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10 janvier 2025, 14h30 - Rencontre-acteurs de la Coopération Internationale au lycée Arago (12e)

  • Photo du rédacteur: Paris Collectif
    Paris Collectif
  • 10 janv.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 30 juin

Le 10 janvier 2025, dans l’amphithéâtre du lycée Arago, une cinquantaine de lycéen·nes, d’intervenant·es associatif·ves, chercheur·ses et agent·es publics se sont retrouvé·es pour réfléchir ensemble à ce que signifie, concrètement, faire vivre la coopération internationale à l’échelle de la Ville de Paris.


Loin des discours diplomatiques ou des injonctions abstraites, cette rencontre a ouvert des perspectives précises et incarnées : comment les habitant·es, et notamment les diasporas, peuvent-ils devenir les chevilles ouvrières d’un monde plus solidaire ? Quel rôle une ville comme Paris peut-elle jouer pour amplifier, soutenir, relier ces élans venus du terrain ? Que peuvent faire les jeunes, ici et maintenant, pour construire ces ponts entre les territoires et les peuples ?


Des ponts entre ici et là-bas : le rôle décisif des diasporas et des citoyen·nes

“Ce sont souvent les liens humains, affectifs, familiaux, qui sont à l’origine des projets de coopération.” C’est par ces mots que Mélodie Beaujeu, chercheuse et consultante sur les migrations internationales, a ouvert l’une des séquences les plus marquantes du débat. Elle a rappelé que les diasporas ne sont pas seulement des populations dispersées : elles sont des passerelles vivantes entre territoires, souvent à l’origine d’initiatives très concrètes dans les domaines de la santé, de l’eau ou de l’éducation. Au Mali, raconte-t-elle, des régions entières doivent leur accès à l’eau potable à des projets montés depuis la France par des associations issues de la diaspora.

Lamine Traoré, coordinateur au FORIM, enchaîne avec un exemple très concret : un groupe de jeunes peut, à partir d’une simple envie d’agir, monter une association, identifier des partenaires sur place, et obtenir jusqu’à 15 000 € pour mener un projet dans un pays avec lequel il ou elle entretient un lien, parfois familial, parfois émotionnel ou simplement politique. Ce sont les petites histoires humaines qui font les grands projets de coopération.


Une coopération à taille humaine, entre apprentissages et transformations

Mais ces relations entre sociétés civiles ne se résument pas à une logique d’aide descendante. “On ne part pas pour imposer un modèle. On part pour échanger, pour apprendre, pour se transformer soi-même”, insiste Lamine. Le FORIM soutient des “chantiers jeunes”, où des jeunes Français·es partent à la rencontre d’autres jeunesses du monde, avec un principe de réciprocité et d’apprentissage mutuel.

Jean-Marc Pommeray, représentant du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, insiste sur l’importance d’“EXIS” – l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale, qui fait prendre conscience aux jeunes que la solidarité ne se décrète pas : elle se vit, dans les échanges, dans les chocs culturels, dans les prises de conscience.

Même Benjamin Kurc, venu d’un tout autre cadre – celui du fonds citoyen franco-allemand – partage ce constat : “Ce qui compte, ce ne sont pas les origines, mais les lieux de socialisation.” À partir d’un club de foot, d’un projet culturel ou d’un simple échange scolaire, des citoyen·nes français·es et allemand·es construisent des relations durables, au service de la paix et de l’Europe. Là aussi, tout part du terrain.


La Ville de Paris : catalyseur ou simple spectatrice ?

À la question posée en fin de rencontre – quel rôle pour la Ville dans cette dynamique ?, les réponses convergent : Paris peut et doit faire davantage.

Elle peut d’abord reconnaître pleinement la richesse de ses habitant·es : près de 330 000 personnes de nationalité étrangère, et plus de 20 % d’habitant·es immigré·es. Un immense potentiel de liens, de projets, de récits partagés.

Elle peut ensuite faciliter, accompagner, relier : via les maisons des associations, les formations au montage de projets, les dispositifs de soutien financier (SoliDev, SoliDAIR, etc.), mais aussi en favorisant la rencontre entre les mondes (diaspora, jeunes, grandes ONG, villes jumelées, écoles, centres sociaux…).

Elle peut enfin s’engager elle-même davantage à l’international : renforcer ses partenariats, intégrer des réseaux de villes solidaires, ou développer de nouveaux dispositifs de co-développement, comme celui qu’elle avait initié par le passé.


Une ville-monde habitée par ses habitant·es

Ce que cette rencontre a montré, c’est qu’une autre diplomatie est possible. Une diplomatie citoyenne, tissée dans les relations entre pairs, dans les élans associatifs, dans les histoires personnelles qui traversent les continents. Une diplomatie du bas vers le haut, qui transforme les villes, les jeunes, et peut-être même les politiques nationales.

À la fin de la rencontre, une lycéenne lance timidement une question sur les jeux vidéo en ligne. “Est-ce que jouer à FIFA avec un Brésilien, c’est déjà une forme de coopération internationale ?” Les intervenant·es sourient. “Oui, absolument. C’est un point d’entrée. Ce sont ces liens-là, ces curiosités, qui comptent.”


Paris Collectif poursuivra cette dynamique de réflexion et de proposition sur la coopération internationale, en lien avec les citoyen·nes, les associations, les jeunes et les professionnel·les engagé·es. Si vous aussi vous souhaitez faire de Paris une ville qui relie, qui protège et qui agit dans le monde, vous pouvez rejoindre la boucle dédiée ici : https://chat.whatsapp.com/H6fozMKIhpz8PbeoKWvwB5

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