La rencontre a réuni plusieurs acteurs parisiens majeurs du secteur de la solidarité et de la lutte contre la précarité.
L'Association médico-sociale GAIA Paris était présente, apportant son expertise dans l'accompagnement des usagers de drogues et les dispositifs d'insertion et de traitement. Le CNDH (Collectif National Droit de l'Homme) Romeurope, réseau d'associations œuvrant pour l'accès aux droits des personnes en habitat informel, a également participé aux discussions. Le COPAF (Collectif pour l'Avenir des Foyers) a représenté les intérêts des résidents des foyers de travailleurs immigrés. L'association PASTT (Prévention Action Santé Travail pour les Transgenres) a partagé son expérience dans la lutte pour le droit à l’accès à la santé de personnes trans. Le COMEDE (Comité pour la Santé des Exilé•es), a présenté son action d'accompagnement médical, psychologique, social et juridique des personnes exilées. Le Macadam Café et le Café Ozaman de la paroisse Saint-Nicolas-des-Champs ont complété ce panel, en apportant un éclairage sur l'enjeu du lien social avec des personnes sans abri ou isolées. Le service d'accueil et d'hébergement de la DRIHL Ile-de-France (Direction régionale et interdépartementale de l’Hébergement et du Logement) a explicité les enjeux publics autour de cette thématique.
État des lieux et enjeux identifiés
La question du logement et de l'hébergement s'est imposée comme une problématique centrale. Les participants ont souligné le manque critique de places d'hébergement et de logements pérennes à Paris. Les expulsions régulières des habitats informels, qu'il s'agisse de squats ou de bidonvilles, créent une instabilité chronique pour les populations concernées. La transformation controversée des foyers de travailleurs migrants soulève également des inquiétudes, tout comme les difficultés persistantes d'accès au logement pour les personnes sans-papiers.
En matière d'accès aux droits et services, plusieurs obstacles majeurs ont été identifiés. La domiciliation administrative reste un parcours semé d'embûches, compliquant l'accès aux soins et à la protection sociale. La barrière de la langue, couplée à un manque d'interprétariat dans les services publics, constitue un frein supplémentaire. La fracture numérique accentue ces difficultés, particulièrement dans un contexte de dématérialisation croissante des démarches administratives.
Les enjeux de santé occupent également une place prépondérante. La stigmatisation des usagers de drogues persiste, entravant leur accès aux soins. Le manque de ressources en santé mentale a été unanimement souligné, tout comme les difficultés de suivi médical pour les personnes sans hébergement stable.
Propositions et pistes d'action
Plusieurs axes d'intervention ont été proposés, il apparaît notamment essentiel de développer une politique coordonnée à l'échelle métropolitaine voire nationale, dépassant les frontières administratives de Paris.
Le lien entre l'accès à un logement et la santé a été identifié par l’ensemble des participants. Pour y faciliter l'accès plusieurs recommandations ont émergé : la simplification des démarches administratives, le renforcement de l'accès à l'interprétariat dans les services publics, et le développement d'une politique globale de résorption de l'habitat précaire. L'évaluation régulière de l'efficacité des politiques publiques existantes a également été jugée nécessaire.
Le renforcement de l'accès aux services de base, comme l'eau et le ramassage des déchets, constitue une priorité. L'amélioration de la coordination entre services municipaux et préfecture, ainsi qu'un soutien accru aux associations et au recrutement de bénévoles, ont également été préconisés.
Concernant les bailleurs sociaux, les participants ont insisté sur la nécessité d'associer davantage les habitants aux projets de réhabilitation, plaçant ainsi la participation citoyenne au cœur des solutions à construire. La préservation des espaces collectifs dans les résidences apparaît comme un enjeu crucial pour maintenir le lien social. La lutte contre les discriminations dans l'attribution des logements doit également être renforcée.
En conclusion, les participants ont mis en avant l'importance cruciale d'une approche globale et coordonnée entre tous les acteurs. Un dénominateur commun s’est imposé lors des échanges : le logement. Considéré comme un élément central, il a été résumé par cette formule : « Le logement est le nerf de la guerre. »
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