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17 décembre 2024, 19h - Rencontre-acteurs de l’alimentation à La Ruche (20e)

  • Photo du rédacteur: Paris Collectif
    Paris Collectif
  • 17 déc. 2024
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 26 mars

Le 17 décembre 2024, Paris Collectif a rassemblé divers acteurs du domaine de l'alimentation durable et solidaire, issus d'associations, d'institutions académiques, de la recherche, de la restauration collective et de la société civile. Parmi eux :

Association Graines et Noyaux : Initiative ancrée dans le 18ème arrondissement, travaillant sur la transmission des savoir-faire culinaires traditionnels et l'alimentation durable.

Natacha Rolinde (Université de Cergy) : Enseignante-chercheuse ayant travaillé sur l'approvisionnement des primeurs à Paris et leur implication dans la transformation du système alimentaire.

Miren Bonnot (Caisse des écoles du 12ème arrondissement) : Responsable de la restauration scolaire avec une volonté d'atteindre 100 % d'alimentation durable d'ici 2027.

Mathieu Nollet (Association Végétarienne de France) : Travaille sur la promotion d'une alimentation plus végétale et la formation des élus et adolescents.

Christine Aubry (INRAE, chaire Agriculture urbaine) : Travaille sur l'approvisionnement alimentaire et la transmission des savoirs alimentaires en zone urbaine.

Fondation Armée du Salut : Porte plusieurs dispositifs innovants d'aide alimentaire et de démocratie alimentaire à Paris.

La Marmite Rouge : Engagés dans la réflexion sur une Sécurité Sociale de l'Alimentation (SSA) permettant un accès universel à une alimentation choisie démocratiquement.

Léna Meunier : Doctorante CIFRE en Aménagements du territoire à la DAD - Ville de Paris


Les participant.e.s ont échangé sur divers enjeux :


L'alimentation, un enjeu politique, démocratique et collectif

Le premier constat partagé était que l’alimentation est très peu considérée par les citoyen.nes comme un enjeu politique, démocratique et collectif, mais est plutôt considérée comme relevant du personnel, de l’intime, du familial. Pourtant, les choix alimentaires sont fortement influencés par des éléments extérieurs : marketing, accessibilité financière et géographique, influences culturelles, politiques publiques,... qui façonnent l’environnement alimentaire, et les choix alimentaires ont de nombreux impacts : sanitaires, sur l’environnement et les ressources (eau, sol, biodiversité), et sur les paysages.

 

Sensibilisation et éducation

Le premier enjeu identifié est donc de sensibiliser et d’éduquer pour donner à toutes et tous la possibilité de faire des choix collectifs et individuels éclairés. Les enjeux d’éducation et de sensibilisation sont variés : transmission des savoirs culinaires, éducation au goût et à la diversification alimentaire, meilleure compréhension du système agri-alimentaire,... les cantines et l’école ont un rôle privilégié à jouer.

 

Accès digne à l’alimentation

Le deuxième enjeu identifié est l’accès digne à une alimentation de qualité : comment lutter contre la précarité alimentaire tout en assurant que chacun.e puisse manger à sa faim, de façon saine, diversifiée et choisie. La Sécurité sociale de l’alimentation est ressortie comme une solution globale à la précarité alimentaire.

 

La chaîne d’approvisionnement et de distribution

Les participant.es ont aussi relevé l’importance de prendre en considération l’ensemble de la chaîne du système alimentaire : Une grande part des aliments consommés à Paris transite via des chaînes logistiques longues, passant par le marché de Rungis. La grande distribution propose une profusion de produits de faible qualité et durabilité. Les parisiens se tournent de plus en plus vers la restauration hors domicile, ce qui rend difficile la connaissance de la provenance, de la durabilité et de la qualité des aliments. Face à la concentration des circuits d’approvisionnement autour de Rungis, les participant.es ont relevé l’importance, mais aussi la difficulté, de développer des circuits courts, et souligné que même les commerçants indépendants (type primeurs) ont des difficultés à s’approvisionner hors des circuits classiques. La question du stockage et de la logistique des produits locaux vers Paris est un frein au développement des circuits alternatifs.

 

Soutenir une agriculture durable

De ces constats découle le besoin de reconnecter les questions alimentaires à celles agricoles dans le bassin parisien, pour relocaliser la production et la diversifier. Même si les communes n’ont pas directement de compétences sur l’agriculture, la Ville peut soutenir des démarches positives, d’agriculture biologique ou agroécologique, grâce à des stratégies foncières comme la régie agricole ou le portage de foncier agricole pour installer des agriculteurs porteurs de projets qui ont du sens.

 

Restauration collective

La restauration collective est la seule compétence directe des communes sur l’alimentation. Les participant.es voient plusieurs grands défis : la qualité et la durabilité des repas (même s’ils et elles notent que la Ville de Paris est très bien placée sur ces questions par rapport à beaucoup de communes françaises); la baisse des protéines animales au profit de protéines végétales et la formation des personnels de restauration à cette nouvelle cuisine; le rôle des écoles dans la sensibilisation et l’éducation à l’alimentation et à la lutte contre le gaspillage. Des contraintes réglementaires et économiques sont mentionnées, notamment à cause des règles européennes de marchés publics qui empêchent de privilégier une alimentation locale.

 

Lien social

Les participant.es insistent sur le fait que l’alimentation est un vecteur de lien social fort, et de lien inter-générationnel : il faut favoriser la multiplication d'initiatives collectives autour de la cuisine, et de repas partagés.

 

Résilience alimentaire

Enfin, la Ville doit se saisir de la notion de résilience alimentaire, pour se préparer à réagir en cas de crises qui pourraient bloquer les circuits d’approvisionnement.


ConclusionCette rencontre a permis d'identifier des enjeux majeurs pour l'alimentation à Paris et de proposer des pistes d'action concrètes. L’implication des acteurs présents a mis en évidence la nécessité d’une approche collective pour transformer le système alimentaire, pour mettre en place une réelle démocratie alimentaire où les citoyen.nes ne sont pas uniquement des consommateur.ices. La Sécurité sociale de l’alimentation ressort comme une réponse structurelle pour mettre en place la démocratie alimentaire, reconnecter l’ensemble de la chaîne du système alimentaire et assurer à toutes et tous une alimentation suffisante, saine, durable et choisie.

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