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Photo du rédacteurParis Collectif

18 avril 2024, 19h - Café jeux Natema (20e). J'irai débattre près de chez vous

Paris Collectif organisait le huitième "J'irai débattre près de chez vous" le jeudi 18 avril à 19h au Café jeux Natema, 39 rue des Orteaux 75020.


Après une diffusion d’extraits de témoignages vidéo, l'assemblée des participants s'est divisée en deux tables pour entamer les échanges sur le 20e et Paris.



1ère table (animée par Hugo)


Un quartier divers et mixte 

La diversité est représentative du 20ème arrondissement à la différence d’autres arrondissements (comme le 7e). À Paris, nous vivons dans des réalités très différentes même s’il s’agit du même territoire. Paris est très segmenté. des quartiers pourraient être revitalisés. Le 20e c’est un quartier vivant en particulier le dimanche avec le marché. Alors que certains quartiers comme Crimée ont changé, le 20ème c'est encore un quartier village organisé autour de la place de la Réunion. C’est donc un quartier attachant que la totalité des participants ne se verraient pas quitter. 

Cette ambiance de village est propre à certains quartiers et il est difficile de la créer là où elle n’existe pas. Néanmoins un des atouts du 20e est son tissu associatif. Il faudrait pousser les gens à s’investir dans les associations. La mixité est réelle dans le 20e, c’est lié par exemple au prix du café. Lorsque le café coûte 1€ c’est plus facile que des gens différents se croisent. Donc pour plus de convivialité. On baisse le prix du café ! 


Une ville parfois fatigante

Paris est une ville fatigante par sa complexité où les femmes ne se sentent pas toujours en sécurité.  C’est une ville stressante,  plus stressante que les autres villes d’Europe. Il n’y  a pas de consensus pour savoir si Paris change beaucoup. Pour certains c’est le cas. Mais est-ce que ce changement ce n’est pas parce qu’on vieillit soi-même et donc qu’on change avec la ville et avec toute la société (notamment à cause des réseaux sociaux) ? Par exemple, lorsqu’on passe d’actif à retraité on ne ressens plus le même stress car on prend moins les transports et que ce sont les transports qui concentrent le stress (notamment à cause des retards). Pour réduire ce stress, des taxis collectifs peu chers pourraient être une solution adaptée à certaines situations. 


Des logements trop chers

Le poids du logement dans les budgets est une réalité,  le logement fait changer les mentalités. Alors qu’il y a des logements vides, on laisse les gens s’entasser dans des logements petits et chers. Pendant longtemps on trouvait facilement un logement et on gagnait facilement trois fois son loyer.  Un levier d’action : Pour améliorer la situation des logement, il faudrait utiliser les logements inoccupés et vides


Réduire la place de la voiture

Une manière d’améliorer la ville serait d’enlever encore davantage les voitures non seulement pour la pollution mais pour l’espace qu’elles occupent et le fait qu’elles détruisent la convivialité des quartiers. Le fait que les poids lourds puissent circuler dans la ville est un problème. C’est vrai que les camions réfrigérés sur la place de la Réunion sont une vraie nuisance pour les riverains à cause du bruit qu’ils font. Il est vrai que selon certains participants, cela peut poser problème pour livrer les commerces. Mais dans le 20e, certaines rues piétonnes sont davantage fréquentées qu’avant. La piétonnisation a aidé les commerçants


Un espace public contraint 

Maintenant tout est contrôlé, on ne peut pas mettre une terrasse comme on veut, l’espace public est contraint, ses usages imposés. C’est aussi lié à un changement de population : Les jeunes fuient Paris parce qu’ils ne peuvent plus acheter un logement et la population plus âgée demande davantage de réglementation. Ainsi, il y a  moins d'espaces ouverts, moins d'enfants dans la rue, l'espace public est plus réglementé La gentrification joue également son rôle dans l’augmentation du flicage. Mais plus d’ouverture et de liberté dans l’espace public ne signifie pas l’absence de règles. Sur la place de la Réunion, il y a une pétition pour réduire l’emprise des terrasses car certains établissements s’étalent trop, ils “abusent” et les enfants ne peuvent plus jouer. Il y aurait plusieurs manières d’utiliser plus librement l’espace public

  • Paris plage pourrait être mieux utilisé comme un véritable espace de nature dans la ville. Finalement les berges de Seine sont assez peu exploitées. 

  • Il faudrait plus de lieux ouverts comme la cantine des Pyrénées

  • Si ça fonctionne, la baignade dans la Seine est une bonne idée 




Deuxième table (animée par Princy)


Une vie de quartier dans qualité dans une ville fragmentée et parfois difficile

Les participants expriment un attachement particulier à Paris, soulignant la diversité des quartiers qui offrent des ambiances variées, allant parfois jusqu'à ressembler à des villages. C’est en particulier le cas du 20e. Malgré la taille imposante de la ville, nombreux sont ceux qui soulignent un sentiment de sécurité et une convivialité locale. La plupart évoquent la diversité et la vitalité du quartier Réunion ainsi que l’absence de racisme dans le XXe arrondissement. La vie associative très riche rend possible des choses qui sont impossibles en province. Les association sont un relais d’infos municipales mais elles ont des difficultés à communiquer avec tous les habitants. 

Le XXe est un quartier éclectique, avec “une diversité magnifique” pris entre une boboïsation avec des gens très riches et des poches populaires qui subsistent. La qualité de la vie de quartier permet qu’une partie des gens se parlent malgré le replis sur le privé qu’entraînent le télétravail et les pratiques numériques (“téléphone et bouchons d’oreille”)

Le cadre de vie pourrait être amélioré en installant plus de lieux pour l’aide au devoir (comme le café Natéma où nous sommes reçus) ce qui permet aux enfants d’apprendre ce qu’ils ne peuvent pas apprendre à la maison. De même, il faudrait plus de lieux ouverts pour sortir. Il est important que la ville permette aux gens d’être à l’extérieur surtout quand les logements sont petits

De nombreuses personnes soulignent la beauté de la ville mais déplore son manque de nature. Il faudrait d’autres projets comme la réappropriation de la Seine

Cependant les participants et les participantes évoquent également la forte différenciation sociale et économique entre les quartiers. Le centre est beaucoup moins agréable pour y vivre, c’est un quartier trop touristique où il n’y a pas de logements sociaux et donc pas de diversité et pas de vie. Les habitants ne vivent presque pas dans la même ville s’ils n'habitent pas dans le même quartier.  “Les habitants de l’ouest parisien se foutent de ce qui se passe à l’est” alors qu'il faudrait éviter les clivages territoriaux entre les quartiers. 

Des préoccupations émergent quant à la détérioration de la qualité de vie, attribuée en partie à la rapidité de la vie urbaine, au stress constant et à une certaine rigidification sociale. “Ça va trop vite, les gens vont trop vite sans endroit pour se poser à part les parcs qui sont overbookés” . Ce stress a des conséquences sur la santé et la santé mentale. Il peut conduire certaines personnes à vouloir quitter Paris. En vivant à Paris on se rend compte qu’on subit une situation qui n’est pas normale sans pouvoir la changer. La ville s’est également durcie avec désormais une forte présence de la misère. En ce moment à Stalingrad on assiste par exemple à un nettoyage social  qui ne semble pas concerner les autres habitants des autres quartiers.


Une problématique récurrente de prix du foncier

Les difficultés liées au logement et à l'urbanisme sont abordées de manière franche. Les loyers exorbitants et la pénurie de logements abordables sont un sujet majeur de préoccupation. Paris peut devenir un enfer si on est pas aisé. 

Certains commerçants soulignent également les défis auxquels ils sont confrontés pour trouver des locaux adaptés à des prix raisonnables. Un participant tient un commerce de meuble depuis 40 ans dans le 20e. C’est le dernier artisan du quartier, lors de son départ à la retraite son local va être repris et transformé en appartement. Il souligne que pour les commerçants, le soutien de la mairie est faible alors que les commerçants créent de l’emploi et ont une fonction sociale. Par conséquent nouveaux commerces s’installent en permanence mais ils disparaissent aussitôt en particulier ceux vulnérables à la numérisation. 

Pour lui et d'autres, les transformations urbaines ne se font pas suffisamment en concertation avec les habitants. La multiplication des sens interdits empêchent d’accéder aux commerces et aux artisans de proximité. “Plus personne ne passe devant mon commerce [...] On a pas été consulté [avant ces changements]. Les riverains n’ont pas le droit à la parole et de manière générale les acteurs publiques n’agissent pas à la hauteur de leurs promesses.


Une ville accessible mais où la réduction de la place de la voiture ne va pas sans tension

Le système de transport de Paris est à la fois vanté et critiqué. Si certains apprécient la facilité de se déplacer en ville à pied ou en utilisant les transports en commun et le fait que la ville soit de plus en plus cyclable, d'autres pointent du doigt les problèmes de circulation, les rues dangereuses pour les cyclistes et les difficultés rencontrées sur certaines lignes de transport en commun, notamment la ligne 8. Par rapport à la qualité de vie, ce n’est pas viable de prendre le RER tous les jours pendant des années. Ne pas avoir à prendre beaucoup de transport est un privilège qui change le rapport à la ville. 

Les participants et les participantes expriment plusieurs besoins : la réduction de la circulation automobile, l'amélioration de la sécurité routière et des solutions pour désengorger les transports en commun. La réduction de l’usage de la voiture ne va pas sans poser de problèmes notamment aux commerçants et aux habitants des rues sur lesquelles se déportent les voitures. Une solution pourrait être de fermer moins de rues à la circulation tout multipliant les sens uniques. 


Quelles pistes d’action ? 

De nombreuses pistes de travail émergent de la discussion : 

  • Plus de nature mais aussi plus de transports

  • Laisser la voiture en banlieue

  • Moins de voitures mais mieux circuler. Quand on ferme une rue, cela se reporte sur les autres rues. Un seul sens mais continuer à circuler dans chaque rue. Il ne faut pas les fermer. 

  • Multiplier les petits bus de quartier

  • Trouver l’équilibre entre écouter les riverains et faire des changements même si les riverains n’aiment pas le changement. 

  • Désengorger les transports

  • Repenser le plan de mobilité

  • Préserver et développer les espaces d’expression citoyenne

  • Préserver la biodiversité ainsi que toutes les espèces vivantes pouvant rester dans la ville. 

  • Créer du lien entre les habitants, notamment entre quartiers. Pour mettre en commun la réalité entre chaque quartier, développer une réflexion globale sur Paris et éviter la ségrégation entre quartiers, on pourrait faire des échanges d’appartement intra-muros.

  • De la nature en ville, des forêts urbaines

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