Le 18 mai, pour le 15e J'irai débattre près de chez vous que nous organisions, vous avez été une petite dizaine à nous rejoindre au café associatif Maya Angelou. Parmi les grands sujets partagés :
Paris, une ville dont le foisonnement a des conséquences ambivalente
Tous les participants se sont accordés à dire que Paris est une ville présentant une grande diversité sociale, notamment du fait de la présence d’un nombre important de personnes. Cependant, cette sociologie que certains associent au fait d’être dans une « grande capitale » n’est pas perçue de la même manière par tous. Certains y voient un atout :
« Je n’ai connu que des grandes villes et je suis heureux à Paris car il y a beaucoup de diversité ».
« A Paris il y a plein de diversité dans l’offre d’activités. Ca contribue à ce que personne ne se sente isolé »
« A Paris, j’ai peu l’occasion d’entendre des paroles qui sont éloignées des miennes ».
Quand d’autres y voient au contraire une source de crispation et de conflictualité : « A Paris il y a plus de densité du coup ça augmente l’agressivité. Je constate par exemple que le partage autour de l’espace public entre les différents moyens de circulation est très compliqué. Il y a beaucoup d’incivilité. » Selon elle, « aujourd’hui il n’y a pas de sécurité à Paris. Tout le monde a peur » et il manque des caméras de surveillance comme à Londres.
Paris, une ville où la précarité avance et les difficultés de logement s’amplifient
Une habitante a tenu à témoigner du choc qu’elle a ressenti à son retour de l’étranger : « Je suis rentrée en 2009. Ce qui m’a frappé en revenant c’est l’explosion de la pauvreté. Il y a 12 ans, il n’y avait pas encore autant de matelas dans la rue. On vit avec et ça devient normal, on se demande comment on fait pour tolérer ça ». Une ville avec moins de pauvreté et plus de solidarité apparaît comme une nécessité.
Un des sujets qui se posent est la possibilité d’habiter ou pas à Paris aujourd’hui. La vie est plus chère. Vivre à Paris demande des efforts permanents : « Quand on était pauvres avant, on avait quand même plus de facilité à se faire héberger. Aujourd’hui c’est trop cher ». Même si beaucoup d’initiatives associatives existent, elles ne permettent pas d’assurer la dignité de tout le monde. Paris est une ville tellement dense qu’il faudrait selon un participant faciliter l’installation de personnes à la campagne, en particulier de familles. La solution se situerait alors davantage au niveau national que parisien.
Paris, une ville d’accueil
Pour beaucoup Paris a été une « ville d’accueil » qui suscite l’admiration pour le mélange entre modernité et histoire. « J’avais 16 ans. Au début j’habitais dans le 20ème. J’ai découvert les voitures. Quand je suis arrivée, je me suis dit que c’était incroyable la ville. Le fait qu’il y ait de l’eau courante, pour moi c’était fou ».
Fatia arrivée en 2006 témoigne également : « Paris, c’est une ville d’accueil. J’ai fini ma formation, mes études. J’ai trouvé du travail, je me suis sentie heureuse libérée, une vraie femme. J’aime beaucoup Paris ».
Paris est une ville où « on ne peut pas s’ennuyer au niveau culturel. Il y a plein de sorties gratuites », avec des centres culturels pour les cultures du monde entier : "La première fois que je suis rentrée au centre Pompidou, il y avait plein de livres. J’étais choquée parce qu’en Algérie il n’y avait pas tout ça. J’avais envie de tout lire à la fois".
Refaire du lien social par l’école et les lieux publics ouverts
Une participante a déploré la place que prennent les écrans dans la vie quotidienne en particulier des jeunes : « Un autre souci, c’est le pic de la technologie. Les jeunes sont trop attirés par les écrans » ce qui a des conséquences sur l’éducation et les liens familiaux. Parents et enfants n’utilisant pas les mêmes réseaux sociaux, la technologie crée davantage de distance que de proximité dans la famille. Il faut prévoir des temps hors des temps numériques pour se reconnecter à la réalité : « Il faudrait qu’il y ait plus de groupe de parole entre les parents et les enfants car à la maison ils n’ont peut-être pas le temps d’échanger ».
Ce besoin de s’exprimer les points de tension qui traversent la société et de recréer du dialogue s’illustre également dans la proposition d’augmenter le nombre de lieux gratuits ouvert à toutes et tous. Il faudrait que la mairie prête des lieux en mairie pour faire des grandes fêtes une fois par mois par exemple, cela permettrait aux gens du quartier de se rencontrer plus et de s’ouvrir plus. L’école a également un rôle à jouer dans l’amélioration de la communication. Il faudrait « la remettre au milieu de tout ». Pour certains cela passe par le port de l’uniforme et la gratuité totale des fournitures scolaires, pour d’autres, en particulier les plus jeunes, l’uniforme n’est pas du tout une solution mais l’école reste très importante.
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