Le 19 février 2024, le groupe local du 5e a organisé une rencontre de proximité, “J’irai débattre près de chez vous”, au café Le Mouffetard.
Les échanges ont réuni quatorze habitantes et habitants aux profils diversifiés.
Un fort attachement affectif au quartier a été exprimé par toutes les personnes présentes, qu’elles soient là depuis toujours ou plus récemment.
Des expériences heureuses ont été partagées comme se promener dans le bas Mouffetard le dimanche matin, avec les personnes qui dansent, les balades dans les rues piétonnes, les parcs, sur les quais de Seine, les évènements culturels, festifs, musicaux, kermesses d’école, fête de la musique, cinéma en plein air.
Des expériences plus difficiles ont aussi été nommées : la période du COVID, l’isolement de certaines et certains, le vide dans les commerces, l’explosion de l’immeuble de la rue Saint Jacques, une invasion de nuisible dans un immeuble, la fermeture de certains commerces historiques, des difficultés à prendre rendez-vous chez des soignants lorsqu’arrivant et que les médecins ne peuvent plus prendre de nouveaux patients...
Les enjeux identifiés
Le commerce de proximité en difficulté : Le 5e arrondissement est marqué par la fermeture progressive des commerces indépendants, mettant en péril la diversité et l’attractivité du quartier. Le coût du foncier élevé empêche les jeunes entrepreneurs de s’installer et favorise l’implantation de grandes enseignes au détriment des petits commerces de proximité. En outre, la tendance à la spécialisation des commerces culturels, bien qu’appréciée, limite la variété de l’offre commerciale, rendant difficile l’accès à certains services de première nécessité.
La crise du logement et la désertification des jeunes : L’augmentation continue des loyers pousse de nombreux jeunes et familles à quitter l’arrondissement. L’essor des locations touristiques de type Airbnb aggrave cette situation, réduisant le parc de logements disponibles et entraînant un turnover locatif important. Ce phénomène fragilise le tissu social et contribue à la perte d’identité du quartier.
L’accès aux soins et aux services publics : Les habitants signalent des difficultés croissantes pour accéder aux soins médicaux, en raison du manque de professionnels de santé et des délais d’attente excessifs pour obtenir un rendez-vous. L’accès aux services sociaux, notamment les assistantes sociales, a également été évoqué par une participante, avec des délais pouvant aller jusqu’à plusieurs semaines avant de pouvoir obtenir une aide adaptée.
L’espace public et la vie de quartier : Bien que le 5e arrondissement bénéficie d’un cadre de vie agréable et fort apprécié, ses habitantes et habitants expriment un besoin croissant d’espaces verts et de lieux conviviaux où ils pourraient se retrouver sans obligation de consommation. La circulation piétonne reste compliquée en raison d’une saturation de certains axes, et les opportunités de rencontre entre voisins demeurent limitées. Plusieurs participantes et participants ont évoqué leur sensibilité grandissante aux nuisances sonores, moteurs, camions, sirènes et l’impact de celles-ci sur leur quotidien.
Attentes et propositions des habitants
Redynamiser le commerce local : Face aux difficultés rencontrées par les commerçants, plusieurs solutions sont envisagées :
Instaurer des subventions municipales pour soutenir les commerces de proximité et encourager l’installation de jeunes entrepreneurs.
Réguler les loyers commerciaux afin de freiner la spéculation immobilière qui pousse à la fermeture des petits commerces.
Encourager une diversification de l’offre commerciale en favorisant l’implantation de commerces de bouche, d’artisans et de services de proximité.
Organiser des événements pour promouvoir les commerces indépendants et attirer une clientèle locale fidèle.
Améliorer l’offre de logement : Pour contrer la crise du logement, les habitants préconisent :
L’encouragement des projets de logements accessibles pour les jeunes et les familles, notamment via des dispositifs de plafonnement des loyers.
La mise en place de solutions alternatives comme la colocation solidaire et intergénérationnelle, qui permettrait d’optimiser l’usage des logements tout en favorisant l’entraide.
Un renforcement des contrôles sur les locations touristiques afin de limiter leur nombre et garantir une plus grande disponibilité de logements pour les résidents permanents.
Réformer l’accès aux soins et aux services sociaux : Afin de garantir un meilleur accès aux soins, plusieurs mesures sont proposées :
L’évaluation en termes de besoins et d’éventuels manques sur les centres de santé existants regroupant plusieurs professionnels de santé (médecins généralistes, spécialistes, infirmiers, psychologues) afin de garantir des soins accessibles à tous (soit qu'il manque un centre de santé, soit qu'il faille renforcer l'un d'entre eux).
Une meilleure communication sur l’accès aux demandes d’assistance sociale, d’orientation, et notamment en cas d’urgence pour accélérer le traitement des demandes d’assistance sociale, permettant aux personnes en difficulté d’obtenir une aide plus rapidement.
Des incitations financières pour attirer de nouveaux médecins et professionnels de santé dans le quartier, en fonction des besoins, réduisant ainsi les délais d’attente.
Dynamiser l’espace public et renforcer la convivialité : Pour améliorer le cadre de vie et encourager la sociabilisation, les habitantes et habitants proposent :
La création d’une maison de quartier ouverte à tous, servant d’espace de rencontre et d’échange pour les habitants.
L’augmentation du nombre de zones piétonnes et l’aménagement de nouveaux espaces verts pour favoriser les déplacements doux et offrir des lieux de détente accessibles.
L’organisation d’événements culturels et festifs réguliers pour renforcer le lien social et animer la vie de quartier.
L’organisation d’un évènement annuel dédié aux étudiantes et étudiants nombreux sur le territoire, à la fois pour créer des liens inter-universités, mais aussi de prévention, de services, de publicité des dispositifs existants pour les plus précaires.
La mise en place d’une plateforme numérique facilitant l’entraide entre voisins, comme le prêt d’outils, le partage de services ou encore la mise en relation pour des actions solidaires.
Évaluer le fonctionnement des conseils de quartier qui ne semblent pas encore répondre pleinement à l’aspiration des personnes de s’impliquer et élaborer de nouvelles propositions en termes de démocratie locale.
Conclusion : Cette rencontre a permis de mettre en lumière les attentes fortes des habitants en matière de dynamisation du quartier, d’amélioration des services publics et de renforcement du lien social. L’ensemble des propositions formulées visent à faire du 5e arrondissement un lieu plus vivant, inclusif et accessible, où chacun pourrait s’épanouir pleinement. La mise en œuvre de ces initiatives permettrait non seulement de préserver l’identité du quartier, mais aussi de répondre aux défis économiques et sociaux qui menacent aujourd’hui son équilibre.
Vous souhaitez construire un 5e solidaire, écologique et participatif ? Rejoignez le groupe local du 5e (https://chat.whatsapp.com/Hah7KcXWxgM9SqTxnJwbZx).
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