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13 février 2025, 19h - Le Neuvième Sauvage (9e). J'irai débattre près de chez vous

  • Photo du rédacteur: Paris Collectif
    Paris Collectif
  • 13 févr.
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 4 avr.

Contexte de la rencontre

Le 13 février dernier, le groupe local Paris Collectif 9e a organisé une rencontre citoyenne au Neuvième Sauvage dans le 9e arrondissement.

Cette initiative s'inscrit dans une volonté de construire avec les habitant·es et en l’occurrence, un certain nombre de militant·es des différentes forces progressistes du quartier, un diagnostic partagé du territoire posant les premières briques d’un projet solidaire, écologique et démocratique pour le 9e arrondissement.*


État des lieux et diagnostic du territoire

Le 9e arrondissement connaît une transformation profonde de son tissu social et urbain. La gentrification s'est fortement accélérée ces dernières années, comme en témoigne l'évolution emblématique de la rue des Martyrs. Cette artère, autrefois caractérisée par ses commerces de proximité, s'est progressivement transformée en une zone commerciale touristifiée et haut de gamme, illustrant une perte de cohésion sociale du quartier et une déconnexion d’avec une partie de ses habitant·es.

Le parc immobilier est marqué par une forte tension, avec des prix qui excluent de manière rédhibitoire les classes moyennes et populaires. Les locations saisonnières de type Airbnb aggravent cette situation en réduisant l'offre de logements disponibles pour les habitant·es. Parallèlement, l'arrondissement compte de nombreux immeubles de bureaux, de surcroît jugés potentiellement peu remplis, témoignant d'un déséquilibre dans l'usage du foncier.

L'environnement urbain de l’arrondissement se caractérise par sa minéralité, jugée excessive. Les espaces verts sont rares et les lieux de convivialité manquent cruellement. Les habitant·es déplorent l’absence de nouveaux projets répondant à ces enjeux. Cette situation est particulièrement problématique pour les personnes âgées et les familles qui ne disposent finalement que peu d’espaces de rencontre et de détente en plein air dans leur quartier.

Concernant les mobilités, les participant·es ont salué le niveau de maillage de transports en commun dont le 9ème bénéficie, en pointant néanmoins la nette dégradation du service de bus qui apparaît pourtant être le moyen de transport le plus inclusif. Par ailleurs, la cohabitation entre les différents modes de transport en surface (piétons, cyclistes, automobilistes) a largement été désignée comme source de tensions quotidiennes (la rue des Martyrs, la rue Châteaudun et certains passages de la rue Lafayette récemment rénovée sont citées en exemple). Une habitante abonde : “franchement la voiture dans le 9e on n’en a pas besoin et ça prend beaucoup de place”.

Actualité oblige, le sujet des fermetures de classes s’est invitée dans les échanges. Plusieurs écoles de l’arrondissement et des arrondissements voisins seront concernées. Plus largement, les discussions ont porté sur les conditions de vie à Paris des travailleurs et travailleuses désignés comme “essentiels” durant la période Covid (enseignant·es, personnel de santé, agent·es d'entretien, etc.) et pour qui il est pratiquement impossible de se loger dans une proximité même relative de leur lieu de travail. Ce facteur contribue à fragiliser le maintien des services publics de proximité.


Attentes exprimées par les habitant·es

Les participant·es ont exprimé un fort attachement à la mixité sociale et intergénérationnelle qui caractérisait historiquement le 9e arrondissement et qui doit être abordée par une politique de logement volontariste et beaucoup plus inclusive. Ils souhaitent retrouver un équilibre entre les différentes catégories sociales et générations. La présence importante de jeunes, notamment grâce aux établissements scolaires de l’arrondissement, est perçue comme une richesse à préserver et à valoriser.

La demande d'espaces de convivialité et de nature en ville est particulièrement prégnante. Les habitant·es aspirent à des lieux de rencontre et de pause dans leur quartier, avec du mobilier urbain adapté et des espaces végétalisés. Ils souhaitent également une meilleure organisation du partage de l'espace public entre les différents usagers, en particulier pour leurs déplacements. La contradiction entre la convivialité et le souhait de calme est soulignée par un participant : “on ouvre plus de terrasses mais ça fait plus de nuisances sonores et en même temps c’est sympa !”.

Le maintien et le développement des services publics apparaissent comme une priorité, notamment pour accompagner les populations les plus fragiles.


Leviers d'action identifiés

En matière de logement, plusieurs pistes ont été évoquées : la préemption d'immeubles de bureaux vacants pour créer des logements sociaux, la mise en place d'un système de régulation plus strict des locations touristiques, et le développement de programmes de logements dédiés aux travailleurs et travailleuses essentiels.

Pour améliorer le cadre de vie, les participant·es proposent la création de micro-espaces verts et de placettes de quartier, l'installation systématique de bancs et de zones de repos, particulièrement dans les rues commerçantes comme la rue des Martyrs. Le renforcement de la présence d’agent·es de la police municipale est suggéré pour apaiser les tensions liées aux mobilités. Plus largement, les habitant·es ont exprimé le souhait de pouvoir davantage partager leur expérience d’usagers sur l’aménagement de l’espace public (en particulier concernant leurs déplacements) via la création d’espaces de dialogues dédiés.

Concernant la cohésion sociale et la mixité intergénérationnelle, les propositions portent sur la création d'un centre social dans le quartier, le développement de lieux de rencontre intergénérationnels, la mise en place de dispositifs pour préserver les commerces de proximité et la révision de la carte scolaire. Pour la jeunesse spécifiquement, l'accent est mis sur l'accès à une restauration abordable pour les lycéens et le développement d'espaces dédiés aux activités jeunesse. Enfin, une participante ajoute que la situation des sans-abris dans le quartier ne peut pas être ignorée plus longtemps.


Conclusion

Cette rencontre a permis de dresser un diagnostic approfondi des enjeux du 9e arrondissement et d'échanger autour de pistes d'action pour préserver sa mixité sociale tout en améliorant le cadre de vie. La mobilisation des habitant·es à cet évènement témoigne de leur attachement à leur quartier et de leur volonté de participer activement à son évolution.

 
 
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