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10 juillet 2025, 18h30 - Le Bar Commun (18e). Atelier local de propositions

  • Photo du rédacteur: Paris Collectif
    Paris Collectif
  • 9 juil.
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 7 sept.

Le 10 juillet en début de soirée, des habitant·es du 18ᵉ se sont retrouvé·es au Bar Commun, lieu bien connu de convivialité et d’engagement citoyen. L’objectif : imaginer ensemble comment reprendre la main sur l’avenir de leur quartier, partager leurs attentes et formuler des propositions concrètes pour améliorer la vie quotidienne.

L’atelier a rapidement montré une grande diversité de préoccupations, mais un fil rouge a traversé tous les échanges : la volonté d’un 18ᵉ plus juste, accueillant et fier de lui-même, où les habitant·es peuvent se reconnaître et se sentir écouté·es.


Des espaces publics pensés pour toutes et tous

La discussion a d’abord porté sur les places et rues autour du boulevard Ornano. Beaucoup ont exprimé le besoin de repenser ces espaces, aujourd’hui perçus comme peu agréables et mal adaptés au climat. L’idée d’une réinvention « à la manière du village de Bercy » a été évoquée, mais avec une nuance importante : ici, il ne s’agirait pas de reproduire un lieu commercial, mais bien de créer un cadre plus associatif, convivial et coopératif, construit avec les riverains et les commerçants. Les participant·es ont insisté sur la nécessité de penser ces espaces pour résister aux fortes chaleurs : zones d’ombre, buvettes, lieux de repos devraient être intégrés.

Dans cette même logique, une demande simple mais récurrente a émergé : remettre des bancs dans l’espace public. Pour beaucoup, ils sont essentiels à la convivialité, aux rencontres, mais aussi à l’accessibilité des personnes âgées ou fatiguées.

Dans le quartier Amiraux-Simplon, un autre besoin a été mis en avant : renforcer l’affichage local pour lutter contre le sentiment d’un arrondissement à deux vitesses, où certains habitants auraient moins accès à l’information citoyenne et associative.


Mieux accueillir et protéger les plus fragiles

Le sujet du mal-logement est revenu à plusieurs reprises. Les participant·es ont dénoncé la situation de nombreuses familles contraintes de vivre dans des conditions indignes, parfois considérées administrativement comme “logées” alors qu’elles devraient pouvoir accéder à l’hébergement d’urgence. Plusieurs propositions sont nées de ce constat : mieux repérer et signaler les situations de mal-logement, mais aussi sanctionner plus fermement les marchands de sommeil.

Dans le même esprit, certain·es ont suggéré que les centres d’accueil soient implantés en priorité à proximité des gares, afin d’être plus accessibles et de répondre aux besoins immédiats des publics en transit ou en grande précarité.

Enfin, une proposition originale a suscité la curiosité : la création d’“hôtels capsules” gratuits, inspirés du modèle japonais, qui offriraient une solution de couchage temporaire, notamment pour les publics en difficulté ou de passage.


Circulations et mobilités : des points de friction à résoudre

Le secteur de la Porte de Clignancourt et du Marché aux Puces a été décrit comme un point noir. La circulation y est jugée chaotique, dangereuse et peu lisible. Des participant·es ont proposé de revoir complètement l’organisation de l’intersection, allant jusqu’à évoquer la suppression de certains passages cyclistes et piétons au niveau du carrefour — proposition qui appelle évidemment à être clarifiée et débattue davantage, tant les enjeux de sécurité sont importants.


Faire vivre la culture et valoriser les quartiers populaires

Le 18ᵉ est riche d’une histoire et d’une créativité souvent invisibilisées. Plusieurs idées ont visé à rendre cette richesse plus visible.

  • Installer des œuvres artistiques dans les quartiers populaires pour changer le regard porté sur eux et valoriser leur vitalité.

  • Créer des murs éphémères où les artistes locaux pourraient s’exprimer librement, avec des créations renouvelées régulièrement.

  • Lancer un circuit “Le savez-vous ?”, permettant de découvrir le 18ᵉ autrement, à travers des anecdotes, des lieux méconnus et des histoires locales.

Un accent particulier a aussi été mis sur l’artisanat. Au pied de Montmartre, le quartier des tissus Saint-Pierre pourrait devenir un pont entre les couturiers de la Goutte d’Or et les grandes maisons de tissus. Les participant·es imaginent un lieu de rencontre, une vitrine pour les artisans locaux, permettant de renforcer l’économie du quartier tout en valorisant son savoir-faire.

Enfin, un vœu clair a été exprimé : mettre fin à la prolifération des commerces touristiques de gadgets polluants, jugés sans intérêt pour le quartier et nuisibles à l’environnement.


Retisser le lien avec les institutions

En fin de séance, le débat a pris une tournure plus institutionnelle. Plusieurs participant·es ont exprimé une grande difficulté à entrer en contact avec les élu·es et l’administration, évoquant un sentiment d’abandon ou d’indifférence. Pour beaucoup, il est urgent de créer des lieux d’accueil plus accessibles, des guichets clairs et des réponses rapides aux demandes citoyennes. Le besoin d’un lien direct, humain et suivi entre les habitant·es et leurs représentant·es a été souligné avec force.


Conclusion

De cet atelier ressort une image cohérente : celle d’un 18ᵉ que ses habitant·es veulent plus hospitalier, plus juste et plus fier de ses richesses locales. Les propositions, qu’elles concernent l’urbanisme, la culture, l’économie locale ou le lien avec les institutions, convergent toutes vers une même aspiration : reprendre la main sur leur quartier et construire, ensemble, des espaces qui leur ressemblent.

 
 
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